La minute humanitaire | SIERRA LEONEAu coeur de la lutte contre Ebola

Nos volontaires en Sierra Leone

Aruna est Sierra-Léonais. Après ses études, il a rejoint les équipes de promotion de la santé de MSF lorsque son pays a été frappé par l’épidémie d’Ebola. Début novembre 2015, la fin de la transmission a été déclarée en Sierra Leone, mais Aruna préfère rester prudent: «il ne faut surtout pas baisser la garde».

Il continue de se rendre dans les bidonvilles de Freetown et de parler à la radio pour expliquer aux communautés comment reconnaître les signes de la maladie et comment s’en protéger. Avoir participé à stopper la propagation du fléau dans ce pays est sa plus grande fierté.

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Si on avait proposé à Justine de partir pour une mission Ebola il y a cinq ans, elle aurait refusé sans hésiter. Mais lorsque l’Afrique de l’Ouest a été frappée par la plus grande épidémie d’Ebola de l’Histoire en 2014, cette infirmière fribourgeoise a pensé qu’il était de son devoir de participer.

A Freetown en Sierra Leone, elle est au chevet des patients atteints par le virus. Plusieurs fois par jours, elle enfile la combinaison de protection personnelle pour entrer dans la zone de haut risque où elle aide les patients à prendre leurs médicaments et à se nourrir. Ce sont les moments de joie qui entourent la sortie guérie d’un malade qui lui permette de tenir.

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QUE SONT-ILS DEVENUS

A son retour, Justine a signé un contrat d’un an auprès de la cellule d’urgence de MSF. Depuis, elle a déjà été envoyée en République démocratique du Congo (au Lac Albert) pour une épidémie de choléra, au Niger (à Niamey) pour une épidémie de méningite, en RDC à nouveau (au Katanga) pour une épidémie de rougeole… et elle est depuis fin août en Tanzanie dans les camps de Nyarugusu et de Nduta, qui accueillent des réfugiés du Burundi.

Depuis qu’elle est enfant, Reena a envie d’aider les autres. Alors que l’épidémie d’Ebola se répandait en Sierra Leone, elle a saisi l’occasion de participer à cette lutte. C’est elle qui a demandé à partir en «mission Ebola» et son appréhension a disparu lorsqu’elle a vu que la vie continuait à Freetown.

Coordinatrice des ressources humaines du projet de Freetown, elle est responsable de la stratégie, du recrutement, du paiement des salaires et de l’encadrement des expatriés.

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QUE SONT-ILS DEVENUS

De retour de Sierra Leone, Reena a tout juste attendu la période des 21 jours avant de repartir en mission, en Ukraine cette fois. Elle y est devenue coordinatrice des finances et des ressources humaines. C’est sa première mission en Europe de l’Est, une région qu’elle connait puisqu’elle vient de République tchèque. Reena a prévu de passer Noël avec sa famille au Canada.

Ce belge de 28 ans s’est engagé avec MSF pour lutter contre l’épidémie d’Ebola à Freetown en Sierra Leone. En tant que responsable «Watsan» (eau et assainissement), il est en charge de l’équipe de décontamination des maisons dans lesquelles ont vécu des malades suspectées d’avoir contracté le virus.

Cette intrusion dans l’intimité des personnes frappées par la maladie l’a beaucoup marqué: «En rentrant dans leurs maisons, on voit toute leur vie alors qu’on est des étrangers pour eux». Il essaye de faire son travail de la manière la plus respectueuse qui soit, comme si c’était chez lui.

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QUE SONT-ILS DEVENUS

Hannes travaille actuellement comme responsable logistique dans le cadre d’un nouveau projet à Likoni, au Kenya. Dans le but de réduire la mortalité maternelle et infantile, MSF met en place un programme de santé reproductive. Il est en charge de réhabiliter et de construire la salle d’opération, la maternité, l’hospitalisation et le centre de consultation… il faut aussi qu’il s’assure de la qualité de l’eau, de l’hygiène et de l’assainissement de l’hôpital. Son responsable est Julien (le coordinateur logistique qui était au Kirghizistan à l’époque).

A 27 ans, ce jeune Français travaille comme cartographe pour MSF dans le projet Ebola en Sierra Leone. Il fournit aux équipes les cartes qui leur permettent de visualiser l’évolution de l’épidémie afin de mieux adapter les activités: points chauds de l’épidémie, plans des quartiers, accès.

Pour récupérer d’avantage de données, Jean Guy envoie des équipes GPS sillonner la ville en moto. A la fin de la journée, ils reviennent avec enthousiasme et attendent de voir les points apparaître sur le logiciel d’analyse. Ce qu’il aime, c’est pouvoir contribuer à la lutte contre cette épidémie de manière innovante.

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QUE SONT-ILS DEVENUS

Au total, Jean Guy aura fait quatre missions de plusieurs mois sur des projets Ebola! Depuis qu’il est rentré de Sierra Leone, il continue à partir régulièrement sur le terrain avec MSF. Il dispense aussi des formations sur les systèmes d’information géographique, qui sont de plus en plus utilisés chez MSF. En novembre 2015, en voyage en Amérique centrale, il passait par Citad del mundo, en Equateur, sur la ligne de démarcation de l’hémisphère Nord et Sud… quoi de plus normal pour un géographe?

- BONUS -

On a posé quelques questions supplémentaires - plus personnelles - à nos volontaires...

Pour votre plaisir, et le nôtre !

Des évolutions techniques au service des patients

Le centre Ebola MSF «Prince de Galles» à Freetown, a ouvert début décembre 2014, alors que les structures médicales de la capitale de la Sierra Leone étaient complètement débordées.

© Yann Libessart/MSF

D’une capacité de 100 lits, la structure a été conçue pour respecter au mieux les besoins des patients et faciliter le travail des équipes en milieu hautement contagieux. Tout a été pensé afin d’ouvrir le centre sur l’extérieur, pour permettre aux patients de se sentir moins isolés. Cela aide aussi les médicaux qui peuvent ainsi surveiller l’état de santé des malades en continu sans devoir revêtir la combinaison de protection personnelle.

Les corridors en plexiglas permettaient également de lever le voile de mystère sur l’intérieur des centres Ebola, et ainsi de mettre court aux rumeurs au sein des communautés affectées. Les personnes suspectées d’avoir Ebola disposaient de chambres individuelles afin de prévenir toute contamination entre patients et une unité de soins intensifs était installée dans la zone de haut risque. Une tablette tactile permettait aux données médicales d’être transmises en dehors de l’isolation.

Depuis la fermeture du centre «Prince de Galles» le 23 février 2015, les équipes de Freetown se concentrent sur la surveillance et les activités de proximité, telles que le suivi des contacts, la désinfection des maisons et la sensibilisation. MSF est aussi présente auprès des survivants d’Ebola, pour leur apporter un soutien médical et psychologique spécifique et travailler à leur intégration au sein des communautés.

Les équipes MSF ont été en première ligne dans la lutte contre ce qui est devenu la plus grande épidémie d’Ebola de l’Histoire.
© MSF

Dites-le autour de vous

SIERRA LEONE: lutter contre Ebola

Lutter contre Ebola dans les bidonvilles de Freetown

  • © Alessandro Siclari/MSF
    Les centres Ebola gérés par MSF au plus fort de l’épidémie n’accueillent aujourd’hui plus de patients (la fin de la transmission a été déclarée le 7 novembre 2015 dans le pays), mais les équipes de surveillance épidémiologique et de sensibilisation sont toujours à pied d’oeuvre dans les zones les plus difficiles d’accès de la capitale.
  • © Alessandro Siclari/MSF
    Musa, promoteur de santé pour MSF, sillonne le bidonville de «Quais Moa» pour démonter les rumeurs. Aujourd’hui encore, la peur et le déni y jouent encore un rôle majeur, malgré les messages diffusés à la radio.
  • © Alessandro Siclari/MSF
    Il rend aussi visite aux survivants d’Ebola ou à leur famille, qui sont souvent stigmatisés par leurs voisins et rejetés par la communauté. Aissatou est sortie guérie du centre Prince de Galles de MSF avec sa fille de 14 ans. Mais elle y a perdu son mari et quatre autres de ses enfants.
  • © Alessandro Siclari/MSF
    A son passage, Musa se fait interpeller par des enfants qui crient «Ebola, Ebola» et s’enfuient en courant. MSF est tant intervenue dans ce quartier qu’ils associent la présence d’une équipe MSF au virus. Musa les rattrape, les rassure et répond à leurs nombreuses questions.
  • © Alessandro Siclari/MSF
    Depuis chez elle, une femme l’observe expliquer l’apparition des symptômes de la maladie, les modes de transmission du virus et comment se protéger.
  • © Alessandro Siclari/MSF
    Les bidonvilles surpeuplés de Freetown ont été particulièrement affectés par Ebola. Le virus y a fait des ravages, notamment à cause des conditions d’hygiène et de la promiscuité. A Quais Moa, des centaines de personnes utilisent la même latrine, alors qu’Ebola s’attrape par les fluides corporels d’une personne malade.
  • © Sophie McNamara/MSF
    Pendant l’épidémie, les équipes de désinfection se rendaient dans la maison des personnes suspectées malades ou décédées d’Ebola pour assainir le foyer et éviter d’autres contaminations. Le chlore est très efficace pour tuer le virus.
  • © Sophie McNamara/MSF
    Chaque jour et pendant les 21 jours de la période d’incubation, l’équipe de proximité rendait visite aux personnes ayant été en contact avec des malades, pour vérifier qu’ils ne développaient pas de symptômes.
  • © Sophie McNamara/MSF
    Cette photo a été prise en avril, quelques jours après la mort de la mère d’Ibrahim. Lui et sa famille étaient alors en quarantaine, assignés à résidence par le gouvernement. «Nous ne sommes pas malades, mais nous en avons assez de cette épidémie. Nous prions pour qu’elle s’arrête». Son vœu s’est réalisé pour la Sierra Leone le 7 novembre 2015. Mais la vigilance reste de mise.

Dessiner pour survivre

 

Alors même qu’il était encore dans le centre MSF Ebola de Freetown, Umaru continuait à représenter sa réalité. Le jour où il a été le dernier patient à sortir du centre, le dessinateur de presse Suisse, Felix Schaad, était présent. Rencontre.

Jusqu’au tout dernier cas d’Ebola dans la région, l’épidémie ne sera pas terminée.

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